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périodiques

malgré sa détention, le prend pour un « esprit ». Cette idée lui est suggérée par des impressions tactiles bizarres.


The Journal of mental science.
July 1885..

Hack Tuke. Folie morale ou émotionnelle. On sait que ce terme, qui a soulevé beaucoup d’objections, désigne une forme de désordre mental dans lequel les sentiments moraux, plus que les facultés intellectuelles, sont affaiblis ou pervertis, le pouvoir de contrôle sur les tendances inférieures étant perdu. Le caractère essentiel de cet état, d’après l’auteur, c’est un manque de puissance d’arrêt ou d’inhibition : aussi préférerait-il le terme de folie inhibitoire. Le terme « folie morale » a le défaut de faire croire que le sentiment est le siège primitif de la maladie, les autres fonctions mentales étant saines. Hack Tuke étudie la partie théorique de la question en s’appuyant sur les travaux de Laycock, Monro, Anstie, Spencer et H. Jackson. D’abord, il y a des cas où il n’est pas nécessaire de supposer une prédominance dans les passions, il suffit d’admettré que les plus hautes fonctions, les plus volontaires », comme dit Jackson, sont affectées : Les chevaux vont bien ; mais le cocher est ivre. Dans d’autres cas, les sentiments moraux sont à la fois au-dessous du taux normal et le pouvoir de contrôle est faible (épileptiques). Anstie, en étudiant les effets de l’alcool, a bien montré que l’excitation mentale implique paralysie cérébrale et non excès de stimulation ; la violence des passions est due à ce que l’arrêt imposé par la raison et la volonté manque. Certes, on ne peut nier que, dans certains cas, le trouble vient d’en bas (certaines irritations de l’intestin causant des appétits sexuels incoercibles) ; mais il ne faut pas confondre la résolution immorale avec l’irrésolution morale, l’immoralité négative avec l’immoralité positive.

Il y a cependant un point difficile en traitant cette question du point de vue de l’évolution : Comment expliquer la persistance de l’intelligence, de formation postérieure et par conséquent moins bien organisée, le sentiment, qui est plus profondément organisé, étant troublé ? L’auteur croit que ce fait s’explique ainsi : il ne s’agit pas des sentiments les plus généraux, les mieux organisés ; mais des sentiment altruistes, de formation récente et par conséquent, faiblement organisés. Il s’appuie à cet égard sur certaines thèses d’Herbert Spencer.


Archives de Neurologie.
(Mars. — Juillet. — Septembre 1885.).

A. Mairet. De la nutrition du système nerveux à l’état physiologique et pathologique. — Cette question est encore très obscure. L’auteur,