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ANALYSES ET COMPTES RENDUS


G. Cesca : Storia e dottrina del criticismo, in-8o, p. 260, 1883 ; — La dottrina Kantiana dell’a priori, p. 279, 1885 ; — L’origine del principio di causalita, p. 67, 1885 ; — La filosofia scientifica, p. 23. — Les trois premiers ouvrages chez Drucker e Tedeschi, Vérone-Padoue ; le dernier chez Dumolard Frères, Milan-Turin.

M. Giovanni Gesca nous envoie, coup sur coup, quatre publications dont les deux premières sont deux grands ouvrages, la troisième une monographie moins étendue, et la quatrième une simple petite brochure. L’auteur parait décidément voué aux recherches de critique historique, et l’entrain avec lequel il s’y emploie marque une vocation décidée. La besogne est aussi utile qu’elle semble attrayante et facile. M. Cesca ne montre pas, d’ailleurs, la prétention d’offrir au public philosophique des critiques de première main. Son but parait plutôt de choisir entre les jugements déjà prononcés, de repousser les uns et d’adopter les autres, après une comparaison et une discussion rigoureuses, et par-dessus tout de mettre en relief ce que les uns et les autres ont d’exact et de définitif. C’est un juge très conciliant, et un vulgarisateur très distingué, bien que le tour un peu dialectique de son style le rende parfois difficile à suivre.

I. — M. Cesca débute, comme d’habitude, par une exposition historique de la doctrine. Il nous arrête un moment devant Descartes et Locke, les premiers pères du criticisme, et devant Hume, le prédécesseur et le préparateur de Kant ; il nous fait passer de Kant et de ses épigones à leurs contradicteurs Hamilton et Comte ; des néo-kantiens allemands Lange, Liebmann, Schultze, aux nouveaux criticistes du même pays, Helmholtz, Wundt, Gœring, Riehl ; il se ferme sur les nouveaux criticistes anglais, Spencer et Lewes. Vient ensuite une exposition critique de la doctrine. Elle est, en général, assez complète, et fort impartiale. L’auteur y examine l’objet et la méthode, les formes a priori de Kant, l’a priori psychogénétique, la relativité de la connaissance, le nouveau réalisme, la vérité, la science, la métaphysique, la valeur des principes logiques de la connaissance, la matière et la force, l’esprit et l’absolu. Peut-être reprocherais-je à M. Cesca, après avoir fait intervenir, bon gré mal gré, la critique dans son préambule