Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1680, Part1, A-D.djvu/28

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6 ABS. ABS.


Absent de vos beaux yeux, je languis, je soupire. Sca.]

Absent, s. m. Qui n'est pas present, qui est éloigné, [Je me passe aisément des absens. Voi. l. 84.]

Absinte. Ce mot ne se dit qu'au singulier. Vaugelas le croit masculin, la plupart des hommes savans en la langue le font plutost féminin que masculin. L'absinte est une herbe odoriferante, amere & toûjours verte, qui est chaude, constringente & corroborative.

  • Absinte. Déplaisir. [Cela adoucit toute l'absinte de mon coeur.]

Absolu, absoluë, adj. Indépendant, Souverain, [Roy absolu, monarchie absoluë.]

Absolu, absoluë, adj. Impérieux, qui tient du maître. [Parler d'un ton absolu.]

Absolu, absoluë, adj. Terme de grammaire. Qui n'est régi de rien. [Ablatif absolu.]

Absolûment, adv. Souverainement, indépendenment, impérieusement.

[Commander absolûment, Il parle bien absolûment.]

Absolûment, adv. Entierement, tout à fait. [Il est impossible que quelque chose se fasse absolûment de rien.]

Absolûment, adv. Sans restriction. [J'ay trouvé à propos de mettre la chose absolûment. Abl.]


Absolution, s. f. Terme de palais. Sentence, ou jugement par lequel une personne est déclarée innocente d'un crime dont elle étoit acusée. [Le parquet a conclu à l'absolution.]

Absolution. Terme d'Eglise. Signe de croix avec quelques paroles par le moien de quoi le Prêtre remet les péchez à un pénitent. [Donner l'absolution. Il a reçu l'absolution de tous ses péchez.]

Absorber, v. a. Engloutir, atirer. [Les eaux absorbent presque toute la lumiere qu'elles reçoivent du Soleil. Roh. Phi. Les plaisirs de Henri huitiéme absorberent tout. Maucroix Schisme, l. 1.]

Absoudre, v. a. Déclarer innocent de quelque crime, j'absous, j'ay absous, j'absoudrai.

[Obligez les juges d'absoudre les criminels qui ont une opinion probable. Pas. l. 6.]

Absoudre. Terme d'Eglise. [Donner l'absolution, absoudre quelqu'un de l'excommunication. God.]

Absous, absoute, adj. Qui est déclaré innocent de quelque crime : [On l'a déclaré absous tout d'une voix. Abl. Luc.]

Absous, absoute, adj. Qui a reçu l'absolution. [Penitent absous, elle est absoute de ses péchez.]

Absoute, s. f. Ce mot se dit de la cérémonie du jeudi saint, où l'Evêque donne l'absolution au peuple, le mot d'absoute signifie absolution. [Donner l'absoute au peuple.]


S'abstenir, v. r. Je m'abstiens, je me suis abstenu, je m'abstins, je m'abstiendrai. Se contenir à l'égard du boire & du manger, se moderer, s'empêcher de faire, ou d'avoir quelque chose.

[S'abstenir de pécher. Pas. l. 4. Ils disoient qu'Auguste s'étoit abstenu de la qualité de Dictateur. Abl. Tac.]



Abstinence, s. f. Vertu qui sert à nous moderer à l'égard du boire & du manger. [Faire, garder, rompre l'abstinence. S. Cir.]


Abstraire, v. a. Terme de Philosophie, tirer, ou séparer quelque chose de la matiere, ou de quelque autre sujet par le moyen de l'esprit.

Abstrait, abstraite, adj. Qui est séparé de quelque chose par le moyen de l'esprit.

  • Abstrait, abstraite, adj. Qui est détaché des choses sensibles, malaisé à pénétrer, vague.

[* Discours abstrait, sience abstraite. Pas. Pen.]

  • Abstrait, abstraite, adj. Contemplatif, qui ne s'atache à rien. [Esprit abstrait. Pas.]


Abstraction, s. f. Séparation qui se fait par le moien de l'esprit. [Faire abstraction de tous sens. Pas. l. 1.]

Abstrus, abstruse, adj. Caché, malaisé à pénétrer, [Sens abstrus.]

Absurde, adj. Sot, ridicule. [Raisonnement absurde, proposition absurde.]

Absurdité, s. f. Sotise, impertinence.

[Opinion pleine d'absurditez. Abl. Luc.]

ABV


Abuser, v. a. En user mal, se servir mal de quelque avantage qu'on a, interpreter mal. [Alexandre tüa Clitus qui avoit abusé de sa patience. Vau. Quin. l. 8. Abuser de sa charge. Vau. Quin. l. 10. Vous abusez de quelques paroles ambiguës d'une de ses lettres. Pas. l. 16.]

Abuser, Tromper. [Etoit-il juste d'emprunter mon nom & ma ressemblance pour abuser de ma maîtresse ? Abl. Luc.]

S'abuser, v. r. Je m'abuse, je me suis abusé, je m'abusai. Se tromper.

[Le dépit veut qu'on s'engage sous de nouvelles loix lors qu'on s'abuse au prémier choix.]

Abus, s. m. Mauvais usage. [Commettre, soufrir, reformer, empêcher, corriger les abus.]

Abusif, abusive, adj. Pris improprement. [Terme abusif.]

Abusivement, adv. Improprement. Mot pris abusivement.

ACA

Acabit, s. m. Ce mot se dit de la qualité des viandes. [Piece de bon, ou de méchant acabit.]

Acabler, v. a. Abatre à force de trop charger, abatre à force de coups. [Il ne faut pas acabler la nature en la surchargeant. Abl. Luc. On l'acabla de trais apres s'être signalé dans le combat.]

  • Acabler. Abatre à force de maux, d'afaires, & d'embaras. [La fortune acheva de l'acabler par ce dernier coup. Vau. Quin. l. 3. La tristesse m'acable au milieu des plaisirs. Gon. Poe. Acabler de visites. Sca. Let.]
  • Acabler. Combler de faveurs, de graces. Faire force choses obligeantes à une personne. [Acabler un homme de caresses. Mol. Mis. Ce sont des bontez qui m'acablent. Mol. Geo.]

Acablement, s. m. Langueur, abatement causé par quelque accident, surcroît d'afliction, multitude


de choses