Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1680, Part1, A-D.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ABR. ABS. 5

Aborder, v. a. Aprocher, [Ils abordent le Roi avec insolence. Vau. Quin. l. 10. Les esclaves abordant cette côte se trouvent libres, Voi. l. 4.]

Aboucher, v. a. Faire parler une personne tête à tête avec une autre. [On les a abouchez au Louvre.]

S'aboucher, v. r. Je m'abouche, je me suis abouché, je m'abouchai. Parler tête à tête avec quelqu'un. [Il souhaita de s'aboucher avec Tisaphernes. Abl. Ret. l. 2. c. 3. Ils demanderent à s'aboucher avec les otages. Vau. Quin. l. 9. c. 1.]

  • S'aboucher. Ce mot se dit en terme d'anatomie, & il veut dire se rencontrer, & s'unir. [Les rameaux de la grande artere s'abouchent avec ceux de la veine cave.]

Abouchement, s. m. Entretien qu'on a tête à tête avec quelqu'un. [L'abouchement de Charles Quint avec François premier.]

  • Abouchement, Ce mot se dit en parlant d'anatomie, & veut dire rencontre & union.

[* Abouchement des veines & des arteres dans la matrice.]

Aboutir, v. n. Toucher d'un bout à une chose, s'y aler rendre. [Aboutir au rivage. Abl. Les principales arteres aboutissent à la base du coeur.]

Aboutir. Finir, se terminer. [Aboutir en pointe. Vau. Quin. l. 7. c. 3.]

+ Aboutir. Tendre, se terminer.

[+ Cela n'aboutit qu'à me faire de nouvelles faveurs. Abl. Luc. Tom. 3. + Les murmures aloient aboutir à une sédition. Vau. Quin. l. 4. c. 10.]

Aboutissant. Participe qui veut dire qui aboutit.

Aboutissant, s. m. Champ auquel un autre aboutit. [Les tenans & les aboutissans.]

ABR.

Abraham, s. m. Nom d'homme.

Abreger, v. a. Acourcir. [La débauche abrége les jours.

Abrégé, abrégée, adj. Acourci. [Discours abrégé.]

Abrégé, s. m. Un sommaire, un racourci. [Voici l'abrégé de la sagesse, & de la folie, Abl. Luc.] En abrégé, adv. En peu de paroles. [Déclarer une chose en abrégé, Arn.]

Abrégement, s. m. Mot condanné par l'auteur des doutes, néanmoins il semble si commode qu'on pense qu'il a été judicieusement renouvelé. [Ceux qui ont voulu introduire les tables ont été trompez par l'abrégement des paroles. Education du Princ.]

Abréviation, s. f. Le retranchement qu'on fait de quelques lettres d'un mot, trait qu'on met sur un mot, ou apres un mot pour faire voir qu'on en a retranché une, ou plusieurs lettres. [Faire de petites abréviations.]

Abreuver, abruver, v. a. Quelques uns prononcent, abruver, & principalement le petit peuple de Paris ; mais les personnes de la Cour, & les honnêtes gens de Paris prononcent & écrivent abreuver. Ce mot signifie, mener à l'abreuvoir, faire boire. [Abreuver un cheval.]


  • Abreuver. Tremper & moüiller de telle sorte que l'eau pénétre. [Abreuver la terre.]

+ * Abreuver. Informer & faire savoir. [C'est assez qu'il le sache, il ne manquera pas d'en abreuver toute la vile.]

  • Abreuver. Terme de vernisseur, faire boire. [La prémiere couche de vernis n'est que pour abreuver le bois.]
  • S'abreuver, v. r. Je m'abreuve, je me suis abreuvé, je m'abreuvai, boire.

[* Si tôt que du Nectar la troupe est abreuvée. Dépreaux, Lutrin. Chant. 1.

Souvenez-vous de ces immortelles sources où vous vous étes abreuvez des saintes eaux de la sagesse. Patru, Plaidoié. 4.]

Abreuvoir, s. m. Lieu où l'on méne boire les chevaux & autres bêtes. + * Abreuvoir à moûche. Blessure sanglante à la tête. [Il lui a jetté une coupe à la tête & lui a fait un grand abreuvoir à moûche. Abl. Luc.] Abreuvoir. Terme de maçon, & de tailleur de pierre. Ouverture qu'on laisse entre les joints des pierres de taille pour y couler du mortier.

Abri, s. m. Lieu où l'on se met à couvert du mauvais tems. [Etre à l'abri.]

  • Abri, à couvert. [Leur amitié me doit servir d'abri contre la nécessité. Abl. Luc. Se mettre à l'abri de la nécessité. Sca. Je veux une coifure sous qui ma tête ait un abri commode. Mol. Il va à l'abri d'une perruque blonde de ses froides douceurs fatiguer tout le monde. Dépreaux, Satire. 4.

Abricot, s. m. Fruit qui étant meur est jaune avec quelque peu de rouge d'un côté.

Abricotier, s. m. Arbre assez haut qui porte des feuilles blanches, & qui ressemble au pêcher, excepté qu'il a les feuilles aiguës, & dentelées à l'entour. Dal.

Abroger, v. a. Terme de palais. Détruire, casser, anuler. [Abroger un édit. Le Mai. Abroger la puissance du Pape. Maucroix.]

Abrogation, s. f. Acte par lequel on casse & anule quelque chose.

Abrotonne, s. f. Herbe, ou plante fibreuse & odoriferante qui craint le froid au troisiéme dégré, & qui aime une terre maigre, & séche. Abrotonne mâle. Abrotonne femelle. Morin. Traité des fleurs.

Abrutir, v. a. Faire devenir stupide, & rendre comme bête. [La solitude acheve de leur abrutir l'esprit. Vau. Quin. l. 9. c. 10.]

ABS.

S'absenter, v. r. Je m'absente, je me suis absenté, je m'absentai. S'éloigner d'un lieu, ou d'une personne. [S'absenter de la cour. Abl. Tac.]

Absence ; s. f. éloignement d'un lieu, ou d'une personne, une absence cruëlle, longue & ennuieuse, [Son absence de la cour a fait son mal-heur, souffrir les maux de l'absence. Rac.]

  • Absence. Egarement d'esprit qui vient faute d'aplication, maniere de distraction sensible.

[* Avoir des absences d'esprit.]

Absent, absente, adj. Qui est éloigné, qui n'est pas présent. [Mépriser les dangers absens. Abl. Tac


A j Absent.