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Page:Richepin - La Bombarde, 1899.djvu/17

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II

LA GRÈVE DES MOTS


Un jour les mots m’ont dit : « Assez !
« À la fin nous sommes lassés
« D’être toujours rapetassés
 « Pour habiller ton rêve.
« Grâce à lui nous voici piteux.
« Ses caprices sont fous ; c’est eux
« Qui nous ont faits si loqueteux.
 « Nous nous mettons en grève. »

Et les mots, par noirs bataillons,
Ceux en bure et ceux en paillons,
Tous avec des corps de haillons,
Ils ont pris leur volée.
Et soudain mon rêve si beau