Page:Richepin - La Bombarde, 1899.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Revenez, mes gais ouvriers,
« Vous qui chantez, vous qui riez,
« Vous qui du noir des encriers
« Tirez roses si roses !

« Revenez, je vous fais serment
« De vous traiter plus doucement,
« D’être équitable, tendre, aimant,
« Un patron exemplaire,
« À preuve que, je vous le dis,
« Dans ma boîte, un vrai paradis,
« Tous les jours seront des lundis,
« S’il faut ça pour vous plaire.

« Mais reviens, ô peuple vivant,
« Sans qui je ne suis rien que vent,
« Sans qui ce que je vais rêvant
« Ne peut prendre figure.
« Revenez, ô mots précieux
« Par qui ma pensée a des yeux
« Et des ailes dont s’ouvre aux cieux
« L’infinie envergure. »

Et les mots, étant bons garçons,
Sont revenus vers mes chansons,
Mais pour les foutre à leurs façons,