Page:Richepin - La Bombarde, 1899.djvu/50

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Adieu la bouche aux propos enjôleurs !
Adieu, rosier d’amour toujours en fleurs
À l’haleine lascive !
Trente-deux dents à sa place ont poussé
Dans un rictus horrible et retroussé,
Sans lèvre et sans gencive.

Le velours noir du pourpoint en corset
A disparu ; la chair qui l’emplissait
Est verte et violette.
Puis à son tour elle va se fondant.
Et notre belle enfin pour prétendant
N’a plus rien qu’un squelette.

« Il est encor, dit la vieille, à mon gré.
« Le temps perdu, je le rattraperai,
« Cher époux, que t’en semble ? »
— Soit ! répond-il, viens donc ! J’ai nom Trépas.
« Mets dans ma main ta main, et de ce pas
« Allons coucher ensemble. »

Et quand tinta l’heure noire au beffroi,
Qu’on mariait la fille du bon Roi,
Sonne, carillon, sonne,