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iv
la chanson des gueux

dans Voyou. À part ces cinq mutilations, le livre est donc ici tel qu’il a été publié pour la première fois.

Tel ? non pas absolument. Je l’ai, en effet, quelque peu remis sur l’établi, et retravaillé en plus d’un endroit. Mais ce ne fut point avec des idées moralisatrices et castratoires, sarpejeu ! Ce fut uniquement comme un bon et consciencieux ouvrier qui, ayant trouvé des fautes, les corrige, et ayant aperçu des trous, les bouche.

C’est ainsi que le livre s’est peu à peu augmenté non-seulement de développements nouveaux ajoutés à certaines pièces anciennes, mais aussi et surtout de trente-cinq poèmes inédits qui le complètent, et qui font donc véritablement de cette édition, une édition définitive, si tant est qu’il y ait quelque chose de définitif en ce monde sublunaire et transitoire, où tout coule, comme dit Héraclite le ténébreux, où les empires s’effondrent, où les pyramides s’effritent et où la magistrature elle-même sent s’affaisser lentement sous elle son rond-de-cuir inamovible.

J. R.