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Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/13

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A MAURICE BOUCHOR



Mon cher Maurice,

Je te dédie ce livre des Blasphèmes, d’abord parce que tu es mon ami, et, en second lieu, parce que tu comptes parmi les rares esprits capables de le comprendre pleinement, même sans le goûter.

A part, en effet, quelques vastes et impartiales raisons qui le pourront digérer dans son ensemble, je ne sais guère, ou plutôt je ne sais que trop, comment il sera supporté par la plupart des lecteurs. Je doute que beaucoup de gens aient le courage de suivre anneau par anneau, la chaîne logique de ces poèmes, pour arriver aux implacables conclusions qui en sont la fin nécessaire. Quand je passe en revue les diverses catégories d’opinions que j’attaque sans quartier, opinions souvent contraires entre elles, mais toutes unies contre moi, je me demande avec inquiétude à qui ma sincérité ne sera pas désagréable.

Avant tout, je vais scandaliser les dévots, les fidèles