Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/31

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Moi, cafard, l’œil en dessous,
À toi, lecteur, dure engeance,
Moi, mendier des gros sous
D’indulgence !

Moi, devant toi, le tyran,
Moi, m’aplatir en cloporte !
Comme si c’était du bren
Que j’apporte !

Allons donc ! C’est tout mon cœur
Et c’est toute ma pensée ;
C’est dix ans d’âpre vigueur
Dépensée,

Et dépensée âprement,
Largement, sans frein, sans digue,
Sans compter un seul moment,
En prodigue ;

C’est tous mes désirs qui vont,
D’une irrésistible envie,
Partout et toujours au fond
De la vie ;