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LES ÎLES D’OR

Y cracher tout le sang de mes poumons crevés,
Qu’importe, si du moins, frères, vous me devez
La force de fournir une étape nouvelle
Vers le monde enchanté que mon vœu vous révèle,
Si vous le voyez poindre en réel paradis
Lorsque j’en doute, hélas ! moi qui vous le prédis,
Si mon suprême râle au clairon des prophètes
Vous sonne une diane où fanfarent les fêtes,
Et si, comme un damné qui ferait des élus,
Je vous donne en mourant la foi que je n’ai plus !