Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/160

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de femmes plus vieilles, plus horribles qu’on ne saurait imaginer, surgirent comme par enchantement ; elles formèrent un cercle et commencèrent une danse et des incantations que je puis qualifier de diaboliques, mais que je renonce à décrire. Elles se livrèrent ensuite à des pantomimes hideuses ; pendant ce temps, un chant grave et lent s’était élevé du milieu des troupes. On aurait dit la plainte homérique de la nature entière à l’agonie. On en avait froid dans le dos. Puis, ces mégères, vomies de l’enfer, se jetèrent de tous côtés à travers les rangs des guerriers. Eux, malgré leur calme, reculaient sur le passage des vieilles, et je vis bientôt que ce n’était pas sans cause. Elles se mirent à toucher un guerrier par ci par là. Chaque individu touché était empoigné par deux hommes, et, sans un cri, sans un mot de part ou d’autre, le condamné était amené devant le roi, maintenant flanqué d’une demi-douzaine de bourreaux. Et le compte de l’infortuné était vite réglé, je vous assure. On voyait que les bourreaux y avaient la main. Le fer de leur