Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

couteau ne vacillait ni ne chômait, leur dextérité le prouvait de reste. La frayeur qui planait sur les indigènes s’étendait jusque sur nous ; nous étions muets, immobiles, nous aussi et comme paralysés.

Beaucoup de chefs et de soldats avaient déjà passé par les mains des bourreaux, quand tout à coup, haletante, grinçante, écumante, l’infernale vieille se tourna vers nous.

Aurait-elle l’audace ! Ah ! pour sûr, elle l’aurait ! Elle s’approchait… Lequel de nous ? — Chacun de nous, à en juger par moi, se sentit prêt à vendre chèrement sa vie. Elle avança son bâton fourchu et toucha Umbopa.

« Je te flaire, dit-elle, je flaire le sang qui coule dans tes veines. Je te connais, tu viens de loin, dans un but bien arrêté. Mais les hyènes ont soif de ton sang ! »

Bientôt deux soldats s’étaient approchés. Seulement nous étions sur nos gardes. Je tournai mon fusil vers le roi :

« Roi Touala, lui dis-je, qui touche à notre