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chez nous

— Ce serait malfaire. Car le bon Dieu a créé la terre pour l’homme aussi ; Il veut qu’elle me fasse vivre, et votre grand’mère, et vos parents, et vous, mes petits-enfants, et tous les hommes. Aussi, voyez ce qui arrive : je n’ai qu’à la remuer, votre grand’mère n’a qu’à y déposer des graines toutes petites, et voilà la bonne terre qui boit la pluie, ramasse des sucs inconnus, les fait sourdre vers le soleil, et, fidèle, rend ce que je lui ai demandé. Si je ne lui demandais que des fleurs, la terre m’accuserait de la faire manquer à son devoir. J’aime qu’un jardin paysan montre à la fois la terre qui nous fait vivre et la terre qui nous réjouit, la terre qui travaille et la terre qui prie, la terre maternelle et douce qui, des mêmes sucs, forme les robes régulières des oignons blancs, gonfle en pomme le cœur des choux, dresse vers le ciel les tiges de blé d’Inde, et, sous le même