Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/19

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il me fit promettre de ne lui jamais parler de rien, & de ne le nommer en aucune manière.

Je me rendis chez le particulier qui m’avoit été indiqué ; & à la troisième visite que je lui fis, sous prétexte de dissérens objets de commerce, je l’amenai au point que je désirais ; après quoi nous nous expliquâmes plus clairement, & nous fûmes bientôt d’accord.

Il s’engagea à me faire trouver tout ce que je demandois, au moyen d’une somme payée comptant, & d’un traitement de 100 liv. sterlins par mois (100 louis) ; cela convenu, il me remit entre les mains de deux Juifs portugais, qui entrèrent dans la confidence, & avec lesquels je quittai Londres pour entreprendre une troisième tournée plus intéressante, & bien plus dangereuse que les deux premières.

Au moyen de mes conducteurs, & des lettres dont ils étoient munis, je m’abouchai dans chaque ville avec une personne en charge dans la marine, pour multiplier mes correspondans. Ils s’engagèrent tous à me faire parvenir une ou deux fois la semaine un journal exact de tous les mouvemens du Port où ils étoient employés, ainsi que des ordres qu’ils recevroient à des conditions qu’ils me proposèrent, chacun suivant son ambition.