Page:Robert de Paradès - Mémoires secrets.djvu/68

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marchandises se trouva tellement avariée, que la totalité fut vendue au-dessous de 500,000 liv. & à crédit.

Il résulta de-là que les Équipages perdirent 800,000 liv. d’argent comptant, que je n’en gagnai pas 600,000 liv. & que la Compagnie d’assurance d’Angleterre perdit tout.

Enfin le Ministre, pour me mettre à portée de travailler utilement pour moi, en faisant les affaires du Roi, m’avoit accordé une grâce peu commune ; c’étoit deux passe-ports pour deux bâtimens Anglois, au moyen desquels je pouvois faire le commerce sans risque. Je joints ici la copie de la lettre qu’il me fit l’honneur de m’écrire à ce sujet, datée de Versailles le 30 Juillet 1778, dont la teneur suit :

Je vous préviens, Monsieur, que Sa Majesté est disposée à vous accorder les passe-ports que vous demandez pour deux bâtimens Anglois, qui prendront leur chargement dans un ou plusieurs ports d’Angleterre, pour les porter, soit aux Colonies Françoises, soit dans un de nos ports de la Méditerranée. Comme les passe-ports doivent contenir le nom des Capitaines, ceux des bâtimens, le nombre des Équipages & le port ces tonneaux, je vous prie de m’adresser