Page:Rocca de Vergalo - La Poëtique nouvelle, 1880.djvu/54

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tombe sur une syllabe accentuée ; les monosyllabes, les pronoms et les prépositions, employés ou non comme compléments, ne perdent jamais leur accent dans la suite du discours, quand ils se lient à la prononciation au mot suivant. Les mots il vient, la ville, par toi, et les monosyllabes nous, il, par, ont un accent. Nous ne reconnaissons qu’une seule sorte d’accent tonique dans notre langue. Touts les mots en ont un, séparément ou non. Grammaticalement parlant, les inflexions de voix ne constituent pas l’accent tonique.

Nous déclarons que nous n’admettons point le vers de douze syllabes de Malherbe et de Boileau dont M. Quicherat est le défenseur passionné. Nous ne recon_ naissons que les vers de six pieds absolument sans césure, ou certains vers à césure mobile. On doit lire les vers suivants d’une seule haleine ou en les partageant en trois et les considérer comme trois vers de quatre syllabes ; comme un vers de huit syllabes suivi d’un autre vers de quatre syllabes, comme un vers de dix syllabes suivi d’un vers de deux syllabes ou viceversa ; comme un vers de cinq syllabes suivi d’un vers de sept syllabes ou viceversa ; comme un vers de quatre syllabes suivi d’un vers de huit syllabes ; ce qui est très harmonieux. Exemples :

Et je rêve de baisers bleus | près de la rose. C’est là que vous | remporterez | les plus beaux prix. Pour m’apaiser qu’est-ce que tu pourrais | m’offrir ? Ses dérisions | formidables seraient vaines. Troubler | la méditation des deux poëtes. L’immensité dort pensive, j et le gouffre est las.

(Le Livre des Incas).