Page:Rocca de Vergalo - La Poëtique nouvelle, 1880.djvu/76

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vers libres, les plus diffciles de touts les vers. Ainsi, F Hiatus n’est pas un défaut, n’est pas une tache dans le vers. A la vérité, l’hiatus produit de fort belles allitérations, des onomatopées qui peignent la nature à s’y méprendre ; en un mot, à l’aide de l’hiatus on obtient des effets charmants d’harmonie imitative. Nous nous plaisons à le déclarer à haute voix : ïHiatus n’est une faute ni contre le sens commun, ni contre le bon goût, ces deux boussoles de la Poësie. D’ailleurs, il ne choque pas en prose, dans le haut style, ni en poësie, dans le - corps du mot.

Pour en finir, ajoutons qu’un trait d’union ne suffit pas pour éviter Fhiatus, ainsi que le prétendent comiquement certains Poètes de l’Ecole romantique.

Exemples d’Hiatus proprement dits.

Le joyeux va-et-vient des bateaux aux maisons,

Jean Aicard. Marseille {Poèmes de Provence).

La serpe va et vient. Parfois l’un d’eux se dresse.

Jean Aicard. La Moustouire. (Poèmes de Provence).

Une à une laissant…

Jean Aicard. Les Magnanarelles. (Poèmes de Provence).

S’avancent un à un en ordre, avec orgueil.

Jean Aicard. La Saint-Eloi. (Poèmes de Provence).

Qu’y a-t-il sous l’éclat de ces vitres d’argent…

Jean Aicard. Les Miroirs crevés. (Poèmes de Provence).