Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/15

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dont il revêtit ses critiques, toujours violentes, souvent acerbes, leur donnait l’air d’une polémique : polémique contre toutes les conventions, contre tous les succès immérités, contre toutes les admirations non justifiées, quelquefois même contre des talents universellement reconnus et admirés. — Sa franchise sans fard, — brutale parfois, mais jamais impolie, — impatienta le public ; l’on fut obligé d’interrompre la publication de Mon Salon.

Ainsi, le journalisme allait lui manquer.

Il avait déjà publié ses romans de Thérèse Raquin et de Madeleine Férat qui, très contestés, avaient pourtant été lus. On y trouve en germes la plupart des traits caractéristiques de son talent : c’est déjà la description minutieuse des hommes et des objets, la tyrannie des choses qui se fait sentir dans toute sa puissance, une intrigue toute simple, mais se développant par elle-même, aboutissant à la catastrophe par une sorte de fatalité. Ces deux livres renferment des pages superbes, et ont une puissance dramatique qu’on ne retrouve pas au même