Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/16

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degré dans ceux qui les ont suivis. On dirait même que, plus tard, entièrement dominé par sa pensée philosophique, obéissant sans réserves à son désir de peindre les mœurs dans toute leur crudité, M. Zola s’est interdit tout écart de fantaisie ; il semble, aujourd’hui, s’éloigner de plus en plus de l’intrigue, se borner à l’étude pure et simple des cas humains et des phénomènes sociaux. Ses romans forment, dans leur ensemble, une sorte de traité de physiologie, qui est pourtant une œuvre d’art.

Mais la production hachée et lâchée de romans paraissant en feuilletons ou chez l’éditeur qui voudrait bien les imprimer et qui, suivant sa spécialité, demanderait des changements, ne plaisait guère à M. Zola. Sincère avant tout, possédant le respect de son talent et le respect de ses lecteurs, il rêvait une grande œuvre. Ce fut à toute une suite de circonstances qu’il dut la première idée de sa série des Rougon-Macquart.

D’abord, le roman de Madeleine Férat posait