Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/85

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le mariage, veut perdre une héroïne, elle la fait descendre jusqu’à la faute en la poussant, par toutes sortes de circonstances indépendantes de sa volonté, sur une pente si douce, si insensible, qu’on ne s’en aperçoit pas ; de sorte que lorsque la femme honnête est devenue adultère, elle garde tout son charme et toute sa vertu aux yeux du lecteur ; chacun la plaint, la trouve malheureuse, et se dit : « À sa place, j’aurais fait comme elle ! » Les héros de M. Zola, au contraire, ne perdent jamais leur responsabilité. Quelque sympathiques qu’ils aient été au commencement, ils deviennent odieux quand ils sont parvenus au vice. C’est ce qu’on ne peut pas lui pardonner : « Montrer les côtés sales de la bête humaine, peindre le vice tel qu’il est, dégoûter le lecteur des actions laides et des mauvais penchants, fi donc ! c’est l’œuvre d’un écrivain sans foi ! Il ne faut pas toucher à l’ordure du mal ; laissons-la entassée, augmentant sans cesse ! Ne nous détournons pas pour lutter contre cet envahissement ! Bouchons-nous, seulement le nez quand nous pas-