Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/129

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d’autres visites affluaient, ayant peur de rester seule, de paraître intruse, attendant avec une petite anxiété qu’on la priât à dîner, comme c’était la coutume. Mais encore ! S’il y avait aujourd’hui trop de parents arrivés et qu’il n’y eût pas de place ?

Barbe fut rassurée quand sœur Rosalie vint l’inviter de la part de la Supérieure, en s’excusant de la laisser seule, très affairée, car les béguines ont chacune leur tour de diriger le ménage une semaine, et c’était le sien.

— Nous causerons après le dîner, ajouta-t-elle. D’autant plus que j’ai quelque chose de grave à vous dire.

— De grave ? interrogea Barbe effrayée. Alors, dites-le moi tout de suite.

— Je n’ai pas le temps… tout à l’heure…

Et elle s’esquiva par les corridors, laissant la vieille servante consternée. Quelque chose de grave ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien y avoir ? Un malheur ? Mais