Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/128

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une sorte de discrétion respectueuse, sœur Rosalie, sa parente ; puis, quand elle la vit rentrer dans son couvent, elle hâta le pas, et, un moment après, y pénétrait à son tour.

Les béguines sont ainsi à plusieurs dans chacune des demeures qui composent la communauté. Ici, trois ou quatre ; là, jusqu’à quinze ou vingt. Le couvent de sœur Rosalie était nombreux ; et toutes les Sœurs, au moment où Barbe y entra, à peine revenues de l’église, causaient, riaient, s’interpellaient dans la vaste salle de l’ouvroir. À cause du jour férié, les corbeilles de couture, les carreaux de dentelle étaient rangés dans les coins. Les unes, dans le jardinet qui précède le logis, examinaient les plantes, la croissance des parterres bordés de buis. D’autres, jeunes parfois, montraient des cadeaux reçus, des œufs de Pâques avec du sucre en givre. Barbe, un peu intimidée, suivait partout sa parente dans les chambres, les parloirs, où