Page:Rodenbach - Bruges-la-Morte, Flammarion.djvu/225

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce fut ensuite le clergé, les moines de tous les ordres qui s’avancèrent : dominicains, rédemptoristes, franciscains, carmes ; puis les séminaristes, en rochets plissés, déchiffrant des antiphonaires ; puis encore les prêtres de chaque paroisse dans leur rouge appareil d’enfants de chœur : vicaires, curés, chanoines, en chasubles, en dalmatiques brodées, rayonnantes comme des jardins de pierreries.

Alors s’entendit le cliquetis des encensoirs. La fumée bleue roula des volutes plus proches ; toutes les clochettes s’unirent en un grésil plus sonore, qui cuivra l’air.

L’évêque parut, mitre en tête, sous un dais, portant la châsse — une petite cathédrale en or, surmontée d’une coupole où, parmi mille camées, diamants, émeraudes, améthystes, émaux, topazes, perles fines, songe l’unique rubis possédé du Saint-Sang.

Hugues, gagné par l’impression mys-