Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dans un adorable mystère
Vois donc s’unir sous le ciel clair,
Les fleurs, papillons de la terre,
Et les papillons, fleurs de l’air.

Les ailes cherchent les corolles ;
Les mains se rapprochent des mains,
Et d’inoubliables paroles
Se croisent dans tous les chemins !

Sur la ramure ensoleillée
Les oiseaux arrêtent leur vol ;
Couchons-nous dans l’herbe mouillée,
A deux sous ton blanc parasol.

Aimons-nous pour un jour, qu’importe !
Les serments que nous échangeons,
Le vent printanier les emporte
Avec l’eau qui fuit dans les joncs.

La destinée est ainsi faite
Que le temps doit nous désunir,
Et qu’il faudra quitter la fête
Dans un très prochain avenir ;