Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/95

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À Madame William Pitt-Byrne.





Sa mère l’aimait tant, ce petit rieur rose !
C’était son premier-né, première fleur éclose
Sur l’arbuste pliant de leurs jeunes amours.
Elle en rêvait les nuits et le soignait les jours,
Joyeuse à contempler son adorable allure
A peigner lentement sa fine chevelure
Bouclée, et blonde ainsi qu’un rayon de soleil ;
A coller ses baisers sur son grand œil, pareil
Aux bluets printaniers où l’aube a mis ses larmes ;
A le laver, riant de ses folles alarmes,
Quand il se révoltait, craintif et suffoquant
De l’eau trop abondante et du savon piquant,
Et devant son miroir doré faisait la moue
En regardant la neige éclose sur sa joue !…