Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/195

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que ce génie digne des plus radieuses époques de l’art nous a parlé, que je l’ai vu, que je lui ai serré la main.

Il me semble que c’est comme si j’avais serré celle de Nicolas Poussin.


Ah ! la belle parole ! Reculer la figure d’un contemporain dans le passé pour l’égaler à l’une de celles qui y resplendissent le plus, et s’attendrir à la pensée du contact matériel qu’on eut avec ce demi-dieu, est-il un plus touchant hommage ?

Rodin reprend :


— Puvis de Chavannes n’aima pas mon buste et ce fut une des amertumes de ma carrière. Il jugea que je l’avais caricaturé. Et pourtant je suis certain d’avoir exprimé dans ma sculpture tout ce que je ressentais pour lui d’enthousiasme et de vénération.


Le buste de Puvis me fit songer à celui de Jean-Paul Laurens, qui est aussi au Musée du Luxembourg.

Tête ronde, visage mobile et exalté, presque haletant : c’est un méridional ; quelque chose d’archaïque