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LE LABYRINTHE.

tiges au compas, ce ne pouvait être le pied du duc d’Orléans ; il était reconnaissable !

Mme de Montesson se dirigeait parfois d’un pas soucieux vers ce galant Élysée, soit pour y attendre le chevalier de Saint-Georges, soit pour y réfléchir seule devant les doux souvenirs qui peuplaient le temple…

Tout d’un coup, il y eut un léger bruit vers le labyrinthe ; une oreille exercée eût pu même se convaincre qu’on avait tourné avec précaution une clé dans sa serrure. Était-ce la brune jardinière de Sainte-Assise, Mme Lalain, dont Collé fut amoureux ? Venait-elle arroser ses fleurs ?

Les vitrages restaient fermés…… On entendait à peine en cette partie du parc l’hallali mourant au loin ; le soleil jetait une bande pourpre aux collines mirant leurs fronts dans la Seine.

— Quel asile frais ! dit une voix. Convenez, chevalier, que j’ai eu là une de ces idées que n’aurait certainement pas eues une bourgeoise ! Me voilà perdue comme Phèdre dans le labyrinthe !

— Perdue ! pas encore ! répondit une autre voix. Il faut que vous le vouliez. Je ne ferai pas tourner à mon profit cette peinture que voici. Elle représente un satyre, l’œil allumé, portant sur Vénus sa main profane……

— La Vénus, chevalier, ne peut être qu’allégorique ; elle est belle, elle est brune, et ne ressemble en rien à la Montesson… mais pour ce satyre, c’est bien le duc d’Orléans !

— Il est vrai qu’elle n’a pas comme vous, mar-