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Page:Rolland - Beethoven, 2.djvu/68

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GŒTHE ET BEETHOVEN

mière le charme et l’originalité. Gœthe, agacé lui dit : — « Quoi ! vous ne connaissez pas ça ? Eh bien, regardez ! C’est à devenir enragé ! (Zum Rasendwerden). Beau et fou, à la fois !... » — « Oui, absolument comme la musique de Beethoven, que celui-là joue là-bas... » (der da spielt). — « Précisément, gronde Gœthe. « Cela » veut tout embrasser, et « cela » se perd toujours dans l’élémentaire... A la vérité, des beautés infinies dans le détail 1... Voyez !... (Et l’on peut douter s’il s’agit de Runge ou de Beethoven, car le jugement dépréciateur les enveloppe tous les deux) Quel travail diabolique ! (Was für Teufelszeug). Et ici, de nouveau, tout ce que le « Kerl » a répandu de grâce (Anmuth) et de splendeur (Herrlichkeit) ! Mais le pauvre diable n’y a pas pu tenir, il est déjà fini ! (er ist schon hin). Impossible autrement !

Qui se tient ainsi sur la bascule 1 2 doit périr

ou devenir fou (verrückt) ; il n’y a pas de pardon ! (da ist keine Gnade)... » Il se tait un moment. Puis, une explosion nouvelle : 1. * Das will ailes umfassen und verliert sich darüber immer in’s Elementarische, doch noch mit unendlichen Schœnheiten im einselnen. » 2. « Au/ der Kippe slehen » : — locution familière, qui implique un dédain du sage pour l’enfant qui poursuit son jeu, sans s’apercevoir qu’il va basculer.