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Page:Rolland - Beethoven, 2.djvu/71

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GŒTHE ET BEETHOVEN

Le ton est donc aussi affectueux que Goethe pouvait l’être avec un musicien qu’il ne connaissait en somme que par ouï-dire, et dont l’art ne pouvait l’attirer beaucoup 1. J’estime que c’est là une belle victoire de Bettine. Quand il recevra, à la fin de janvier 1812, la musique d’Egmont, il se la fera jouer au piano, plusieurs fois dans la même journée, par un amateur, Friedrich von Bovneburg 1 2. Il paraît donc faire effort pour comprendre Beethoven. Et l’on serait en droit d’espérer que, malgré ce qui les sépare, les deux hommes vont se donner la main et faire alliance.

1. On le voit, à l’embarras avec lequel il en parle à Beethoven. « /I a déjà entendu mentionner sa musique, lui écrit-il, par plusieurs, avec éloges... Il n’a jamais entendu exécuter de ses travaux par des artistes et des amateurs distingués, sans avoir eu le désir d’admirer Beethoven lui-même au clavier, et de se réjouir de son talent extraordinaire. .. — » On dirait qu’il ne voit guère en Beethoven qu’un virtuose du piano. La musique d’Egmont est pourtant exécutée en Allemagne, depuis plus d’un an : (la première a eu lieu à Vienne le 14 mai 1810). Goethe n’en connaît rien. 2. Le 23 janvier 1812, il note dans son journal : « Abends, van Beethovens Musik zu Egmont ». (t Le soir, musique de Beethoven pour Egmont. »)

Et le 20 février :

  • Avant midi, Monsieur von Boyneburg. Vortrag der Beethovensehen

Composition zu Egmont. » (« Il exécute la composition de Beethoven, pour Egmont »). Il a dîné avec nous. Après la table, « Fortsetzung der Musik » (« suite d« la musique »).