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BEETHOVEN

arriver en automne. Donc, rien ne venait troubler sa confiance en sa santé et en l’achèvement, avant le départ, des trois quatuors, d’après le plan conçu.

Quel était ce plan, pour le quatuor en la mineur ? et qu’est-ce qui de l’œuvre était alors dessiné ?

Nous avons la chance de pouvoir le déterminer d’après une série de cahiers d’esquisses, qui s’échelonnent, au long des phases de la création :

L’un, avant la maladie ; — deux autres, immédiatement après, — et le quatrième, qui donne le texte définitif[1]

Les premières esquisses du quatuor op. 132 font suite immédiatement aux dernières esquisses des 2e, 3e et 4e morceaux du quatuor en mi bémol, op. 127. Et la première phrase qui surgit est le thème principal du premier morceau (11e mesure). Puis, vient l’introduction au premier morceau. En même temps, les esquisses de la grande fugue op. 133, qui y est apparentée. Et vient ensuite l’esquisse du

  1. Les trois principaux Cahiers d’esquisses, qui nous dévoilent le travail de composition, sont les suivants :

    1o celui de la Königl. Staatsbibl. de Berlin, légué par Schindler, et analysé par Nottcbohm (Beethoveniana, I, 53, et Neue Beethoveniana, II, 180 et 547) ;

    2o celui, appartenant à C. de Roda, qui en a fait l’analyse dans trois articles de la Rivista Musicale Italiana, chez l’éditeur Bocca de Turin, 1905-anno XII, fascicol. 1, 3, 4, sous le titre : « Un quaderno di autografi di Beethoven del 1825 ».

    3o celui de la Bibliothèque du Conservatoire de Moscou, dont a rendu compte M. Iwanow-Boretzky, dans la revue musicale Mousikalnoyé Obrazovanié 1927, nos 1-2, (avec facsimile du manuscrit), sous le titre : « Ein Moskauer Skizzenbuch von Beethoven ».

    Des trois cahiers, le premier est celui de Berlin, dont les esquisses s’enchaînent à celles de la Neuvième Symphonie. Les deux autres cahiers paraissent avoir été écrits parallèlement, l’un (le russe) en promenades, au crayon, — l’autre, beaucoup plus développé (l’italien), à la maison.