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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/264

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BEETHOVEN

tiques de l’âme, si elle s’était jamais doutée des lumières que lui offre la connaissance de la musique, pour scruter les mouvements de la vie intérieure !…

La première Variation (mes. 33-64) commence en répétition rêveuse du thème, au rythme ralenti, comme suspendu par la méditation ; mais il alterne avec un dessin en doubles croches descendantes, aux inflexions de tendresse et de regrets. Le souvenir et le désir qui se raniment intensifient l’expression, y font courir, comme des frissons, de perpétuelles successions de cresc. et de descresc., ou des cresc. qui s’achèvent en p. et qui reprennent inlassablement leur montée inachevée, tandis que le flot mélodique remplit les quatre parties du quatuor, en doubles et triples croches, s’entrecroisant avec des élans interrompus et des sursauts qui, finalement, s’épanchent en un doux ruissellement p. dim. pp.

La seconde (mes. 65-97) est caractérisée par une battement vif et régulier, comme d’un tambour en sourdine, de croches égales, sur le rythme desquelles s’élance un entraînant dessin, — qui participe un peu à celui du deuxième morceau, tout en évoquant des éléments, disjoints du thème de l’andante :

[partition à transcrire]

Un jeune élan a réveillé l’ataraxie du vieux homme ; interrompu d’abord, le thème reprend force et confiance, il court en mouvements contraires et ordonnés, puis à l’unisson, en s’affirmant par des sf. volontaires sur les temps faibles, comme un défi.