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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/280

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BEETHOVEN

Et brusquement, un coup de foudre de la volonté. Un ut dièze, à l’unisson, à toute volée, ff. L’Allegro final est déchaîné…

« Une Danse du Monde, menée par le formidable ménétrier… ? » — À aucun degré ! Ce mot de « danse » trahit l’élan, l’âme de feu de ce chant d’épopée. C’est une fougueuse charge dans la bataille, — (non sans parenté lointaine avec la jeune chevauchée de la sonate pour piano et violon à l’empereur Alexandre, op. 30, no 2, si mal comprise par la plupart des exécutants). Mais ici, la charge est plus sombre et s’arrêtera, ou se ralentit, plus d’une fois, époumonnée, pour reprendre avec un héroïque acharnement.

Pour nul morceau du quatuor, les esquisses ne jettent plus de lumières inattendues. Beethoven était bien loin d’imaginer la conclusion qu’il donnerait à l’œuvre. Il concevait d’abord un finale entraînant, assez banal

[partition à transcrire]

Quand lui vient le motif, qu’il conservera, ce motif est lui-même banalisé, sans nerf et sans élan, par le manque d’air et d’accent :

[partition à transcrire]

Car, qu’est-ce qui fait l’âme d’une mélodie ? Ce ne sont pas