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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/285

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LES DERNIERS QUATUORS

même de travail serré sur les thèmes se prête à l’acharnement de la mêlée. Rude contrepoint, s’entrechoquant, en modulant par diverses tonalités, tandis que monte d’un instrument à l’autre, comme le chef de l’assaut, un impérieux contre-chant en rondes, dont la gamme, à chaque fois, va plus avant, brise les obstacles, mène à un bouillonnement de la bataille, qui en ruisseaux divisés dévale torrentueusement, mais, par un effet Beethovenien de grand metteur en scène, roule par un long dimin. dans un p. fiévreux, entrecoupé de < et de > », puis au fond d’un pp. où le grondement d’orage lointain, ininterrompu, pendant 12 mesures[1], s’enfle, grossit, et finalement éclate ff. en un tourbillon héroïque.

Ce caractère d’héroïsme empreint toute la Reprise (mes. 160 et suiv.), où s’amplifient tous les motifs de la première partie, — jusqu’à celui de la prière, qui semble se perdre dans sa contemplation (mes. 237-241 et suiv.), pour retomber de là, dans une sorte de résignation, qui n’est pas sans souffrance, au combat (mes. 255-262), et qui rappelle le douloureux adagio du premier morceau du quatuor ; elle en est certainement un ressouvenir.

La dernière phase de la bataille, — la Coda — est ouverte (mes. 202 et suiv.). Violente et essoufflée, elle entraîne dans son galop le motif de mélancolie initial (mes. 277 et suiv.). Le voilà qui combat, à sonîtour, dans le sauvage escadron :

[partition à transcrire]
  1. Noter le Ritmo di tre battuti, qui accentue ce roulement de timbales.