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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/286

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BEETHOVEN

La furie s’accroît, le motif de la charge ne garde plus que sa première moitié, de galop sans arrêt, dont un sf. marque chaque coup de sabot[1] :

[partition à transcrire]

Le chant héroïque tonne en Marseillaise de l’Arc de l’Étoile, — un peuple en marche, — sur les puissants accords cuivrés (octaves en rondes) des trompettes et des trombones : — car on entend tout ce passage, tout ce finale orchestré ; il crève les cadres du quatuor, et l’on ne s’étonne point (mais on ne peut admettre, car nul n’a le droit de se substituer à la volonté de Beethoven) qu’en Allemagne on ait fait l’essai de l’orchestrer (en 1886), sous le titre de « Dixième Symphonie ». C’en est bien une, en effet, et qui permet d’imaginer celles que Beethoven eût écrites, dans les années qui auraient suivi.

Les exégètes trop souvent prêtent à leur illustre victime, qu’ils autopsient, des intentions trop cérébrales. Hugo Riemann, dans son zèle acharné à établir l’unité littérale qui cimente, pour sa satisfaction, tout le quatuor en un bloc, s’ingénie à retrouver dans les dernières pages du finale des allusions, non seulement au motif initial de l’adagio fugué, mais aux autres morceaux (4e et 7e Variations de l’andante,

  1. Avec chagrin, avec indignation, je note que les éditions pour piano omettent ces sf. répétés, comme elles suppriment les indications répétées — si importantes pour l’exécution — de ritmo di tre — di due battute.