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LA FIN DU VOYAGE

lez-vous encore ? C’est une bonne femme, au fond. Et elle ne jure plus que par vous. Il parait que les Parisiennes sont folles de votre musique. (Elles l’étaient peut-être, avant.) Il ne tient qu’à mon ours de Berne d’être un lion de Paris. Avez-vous reçu des lettres ? Vous a-t-on fait des déclarations ? Vous ne me parlez d’aucune femme. Seriez-vous amoureux ? Racontez-moi. Je ne suis pas jalouse.

« Votre amie G. »

— « Si vous croyez que je vous sais gré de votre dernière phrase ! Plût à Dieu, Grâce moqueuse, que vous fussiez jalouse ! Mais ne comptez pas sur moi, pour vous apprendre à l’être. Je n’ai aucun béguin pour ces folles Parisiennes, comme vous les appelez. Folles ? Elles voudraient bien l’être. C’est ce qu’elles sont le moins. N’espérez pas qu’elles me tournent la tête. Il y aurait peut-être plus de chances pour cela, si elles étaient indifférentes à ma musique. Mais, il est trop vrai, elles l’aiment ; et le moyen de garder des illusions ? Lorsque quelqu’un vous dit qu’il