Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 6.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les Jeannin passèrent leurs journées à courir à travers Paris, pour trouver une place. Mme Jeannin, avec ses préjugés de bourgeoise riche de province, ne pouvait admettre l’idée, pour elle et pour ses enfants, d’une autre profession que de celles qu’on nomme « libérales », — sans doute parce qu’on y meurt de faim. Même, elle n’eût point permis que sa fille se plaçât comme institutrice dans une famille. Il n’y avait que les professions officielles, au service de l’État, qui ne lui parussent pas déshonorantes. Il s’agissait de trouver moyen qu’Olivier achevât son éducation, pour devenir professeur. À l’égard d’Antoinette, Mme Jeannin eût voulu qu’elle entrât dans

— 198 —