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LA FIN DU VOYAGE

Christophe reprit sa route ; son pas sembla retrouver l’ancienne assurance ; sur sa douleur la porte du cœur se referma ; il n’en parlait jamais aux autres ; lui-même, il évitait de se trouver seul avec elle : il paraissait calme.


« Les peines vraies, dit Balzac, sont en apparence tranquilles dans le lit profond qu’elles se sont fait, où elles semblent dormir, mais où elles continuent à corroder l’âme. »


Qui eût connu Christophe et l’eut bien observé, allant, venant, causant, faisant de la musique, riant même — (il riait maintenant !) — eût senti qu’il y avait dans cet homme vigoureux, aux yeux brûlants de vie, quelque chose de détruit, au plus profond de la vie.