Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/100

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ne suis pas de ceux qui nient celle de la prière. Il est bon que quelques âmes gardent le feu sacré de la contemplation divine, qui du ruisseau de sang maintient entre l’éternel et nous les écluses ouvertes. Priez pour nous, ma fille, qui agissons pour vous ! Peut-être nous sommes l’aveugle, et vous le paralytique !

Ursule, reconnaissante, s’inclinait pour lui baiser les mains. Annette l’embrassa. Elle la reconduisit, à la porte de l’escalier. Ursule soupirait :

— Ah ! pourquoi, pourquoi n’êtes-vous pas chrétienne ?

Mais sur le seuil, elle dit :

— Vous l’êtes.

— Je ne le pense pas, fit Annette, en souriant.

Ursule, les yeux rayonnants, dit :

— Dieu choisit ceux qu’il veut. On ne vous demande pas ce que vous voulez !