Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/101

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Annette n’avait pas reçu une lettre de Franz, depuis son départ. Elle en était peinée, mais elle ne s’en étonnait pas. Elle le reconnaissait là ! Le grand enfant boudait ; il voulait la punir : son silence était sa meilleure arme pour se venger, pour l’obliger peut-être à revenir plus vite. Annette s’amusait de la tactique, et, — (malice contre malice !) — feignait de ne point le remarquer. Elle lui écrivait une lettre par semaine, sur un mode tranquille, affectueux, enjoué, sans rien modifier aux plans qu’elle s’était fixés. Elle eût souhaité de le revoir, mais elle l’eût trouvé déraisonnable maintenant, avec tous les devoirs qui la retenaient à Paris. Elle se proposait d’attendre à l’été, se donnant le prétexte de courses de montagne qui feraient du bien à Marc, depuis trop longtemps claustré. Mais l’attente lui pesait, plus qu’elle n’eût voulu.