Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/130

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Une heure après, vint Franz.

Il n’était pas surpris qu’Erika l’envoyât à Annette. Il n’avait pas l’habitude de songer aux sentiments des autres ; les siens l’absorbaient, et ils étaient changeants. Même s’il eût pris le temps de lire dans les deux femmes, il eût trouvé tout naturel d’être aimé par l’une et par l’autre. Cela ne créait pour lui aucune obligation. En toute sincérité !… Il était sincère, à tout moment. Terrible sincérité d’un être, dont chaque moment, tour à tour, s’évapore !… Mais lui, n’en souffre pas.

Pour l’instant, il ne pensait qu’à sa récente découverte : — les mains sur le clavier de la magicienne, et l’étreinte, à la porte de la maison, sous le ciel… Il arrivait, ému, ardent, convaincu de sa bonne fortune. Il se montra timide et naïvement vaniteux. — Mais dès les premiers mots, la roideur d’Annette le déconcerta.