Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/183

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milieux bourgeois, que ses amis fréquentaient. Il n’avait jamais désiré sérieusement y entrer. Mais il lui sembla maintenant que la porte lui en était fermée au nez. Ce lui fut un soufflet. Il eut une convulsion de révolte contre cette société.

Mais bien qu’avec fureur il prît, contre elle, le parti de sa mère, il en voulait sourdement à celle qui lui valait ces affronts. Et sa pensée blessée revenait toujours à cette question : — « Quel était son père ? Pourquoi l’en avait-on frustré ? »… Il savait qu’il ferait mai à sa mère, en le lui demandant. Mais il avait eu mal, lui. Chacun sa part ! Il voulut savoir.

Annette avait prévu ce que Marc allait dire. Et pourtant elle espérait qu’il ne le dirait pas. Sans doute, elle lui devait ces secrets du passé ; elle s’était promis de les lui révéler, avant qu’il l’eût demandé. Mais elle remettait à plus tard, elle craignait… Et voici qu’elle s’était laissé devancer…

— Mon petit, fit-elle, troublée, il ne t’a jamais connu. Car… (je t’ai dit que je ne suis pas sans reproches, aux yeux du monde)… je me suis séparée de lui, avant ta naissance…