Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/233

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Goutte à goutte, la maison perdait son sang. Une fièvre de gain avait tenu, depuis quatre ans, le bougnat du rez-de-chaussée — bistro et marchand de bois — Numa Ravoussat. Il la nourrissait bien. Le gaillard était bardé d’une triple couche de lard ; rouge, suant, et gueulant, et traînant ses savates, il crevait d’or et de santé. Maintenant, la pelote faite, il n’attendait plus, pour se retirer, comme Philopœmen, sur ses terres achetées, que le retour du fils. — Mais le fils ne revint pas. La carcasse de Clovis, un jour, resta accrochée aux fils barbelés. Le matin que la nouvelle arriva, on entendit d’en bas monter le meuglement d’un bœuf, qu’un boucher maladroit assomme… Inutiles, toute cette peine et cet argent gagnés !… Un coup d’apoplexie avait foudroyé le gros homme. — Puis, il se remit sur