Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 6.djvu/330

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bûcher. Et Annette, voyant Bruno, était troublée ; elle se disait :

— « Que voient ses yeux ? « 

Et elle n’osait pas le lui demander.

Mais Marc n’y prenait pas garde. Il était trop occupé par le problème que lui posait sa destinée. Il jouait son rôle, il jouait sa pièce, scène par scène, sans s’inquiéter de savoir quel serait le dénouement de la tragédie. Mais il jouait mal, parce que, comme ces mauvais acteurs dont parle Diderot, il était trop pris par son rôle, il ne le dominait pas. Et il avait besoin, pour en sortir, plutôt du sourire de Bruno qui lui était une terre nouvelle, que de l’amère vision de Julien qui était trop proche de la sienne.