Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 6.djvu/527

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ça ! Nous saurons bien juger nous-mêmes… » En attendant, Vania gardait en réserve, contre « cela, où l’on est », ces orages qui secouent l’atmosphère.

Assia était la mère d’exception, la mère des grands jours.

Et l’autre, la George, était la mère de tous les jours. Il le lui dit, tout simple et franc : « Une pour les fêtes (fête ou tempête), l’autre pour l’usage courant ». Et George rit aux éclats. Elle acceptait ce partage. À elle la part de tous les jours ! Elle laissait à Assia le reste. Elle comprenait que Vania la réservât pour les jours de fête. Elle était elle-même trop sensible à l’attrait orageux de Assia, pour ne pas faire la généreuse. Elle n’était pas comme Sylvie, dont la rancune ne désarma jamais. Si devant elle on attaquait Assia, elle la défendait ; elle s’interdisait de lui reprocher quoi que ce fût. Le pire qu’on eût à lui reprocher n’était-il pas d’avoir fait à George le don de son fils ?

— « Notre garçon. Le mien ! Mon pain. Merci à la boulangère !… »