Page:Rolland - La Révolte des machines.djvu/45

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premier tableau, se sont réfugiés précipitamment sur la hauteur, à demi-vêtus, chacun avec le premier objet saisi dans la fuite. On reconnaît parmi cette foule surexcitée, qui s’agite à grand bruit, le Président, en pantoufles, mais toujours en habit, cravate blanche, son chapeau à la main ; la Belle Hortense, qui se plaint du soleil, de la poussière, et du manque d’égards ; Félicité Pilon, qui déjà se distingue par son sang-froid et commence à rassurer, stimuler, grouper les bonnes volontés ; Aviette et Rominet, qui ne s’ennuient pas, car ils voient surtout, ensemble, le côté pittoresque et burlesque des événements : Rominet est intéressé par le problème des machines révoltées ; et les yeux malins d’Aviette ne perdent aucun détail des mines épeurées, des scènes de récrimination et des disputes grotesques, parmi ceux qui l’entourent.

Aux gens de la colline sont mêlés des animaux domestiques, des bœufs, des ânes, des chiens, des cochons échappés.

La foule béante contemple les derniers monuments de la Ville qui tombent, quelque haut Capitole, ou un Sacré-Cœur sur sa butte, qui surnage encore un peu de temps au-dessus des ruines, et s’abat à son tour.

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