« Il serait très dangereux de lutter contre une plume telle que la vôtre… Vous avez su plaire à la multitude, par le mépris même que vous témoignez pour elle… »
Et il le compare à un Luther !
l n’aspirait à rien tant qu’à prendre congé
du public et du monde, à s’éloigner de
Paris, à se retirer dans la nature, solitaire.
Et il le fit. Il profita de l’invitation que lui
faisait la femme d’un fermier général, la
spirituelle Mme d’Epinav, de venir loger dans
un « Hermitage » de la forêt de Montmorency.
Et il s’y installa, le 9 avril 1756… « Je n’ai commencé de vivre, disait-il, que ce jour-là ».
Jamais ses amis de la veille, ses collègues, n’y comprirent rien. Ils l’accusèrent de n’avoir agi que pour faire parler de lui, ou par misanthropie invétérée ; et Rousseau se crut obligé de s’en expliquer, dans ses lettres au président de Malesherbes (1762). La véritable cause de sa retraite était, dit-il, « cet indomptable esprit de liberté, que rien n’a pu vaincre, et devant lequel les honneurs, la fortune et la réputation même ne me sont rien ». Il ajoute avec sincérité que « cet esprit de liberté lui venait, d’ailleurs, moins d’orgueil que de