Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/123

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certaines laideurs de la vie les dégoûts physiques et moraux qui bouleversaient le jeune garçon. Elle n’avait rien d’une révoltée. En des circonstances pires, elle eût pu, sans répugnance, accepter des tâches répugnantes, et en sortir, toute calme et proprette, sans une salissure. Elle ne le pouvait plus aujourd’hui, car depuis qu’elle connaissait Pierre, son amour lui avait infiltré les goûts et les dégoûts de son ami ; mais telle n’était pas sa nature foncière. De race calme et riante, pas du tout pessimiste. La mélancolie, les grands airs détachés de la vie n’étaient pas son affaire. La vie est comme elle est. Prenons-la comme elle est ! Elle aurait pu être plus mal ! Les aléas d’une existence, que Luce avait toujours connue précaire, en quête d’expédients, et surtout de-