Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

neuve, qui avait secoué Paris, comme un tremblement de terre ; les incessantes alertes, qui brisaient le sommeil et qui usaient les nerfs. Et ce matin du samedi, après une nuit troublée, tous ceux qui n’avaient pu fermer l’œil que très tard se réveillaient sous le grondement du mystérieux canon tapi dans le lointain, qui, au delà de la Somme, ainsi que d’une autre planète, lançait la mort, en tâtonnant. — Pendant les premiers coups qu’on attribuait à un retour des Gothas, on s’était docilement réfugié dans les caves ; mais un danger qui dure devient une habitude, dont la vie s’accommode ; et même, elle n’est pas loin d’y trouver un attrait, quand le risque est partagé et qu’il n’est pas trop grand. D’ailleurs, il faisait trop beau, c’était pitié de se terrer