Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/155

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triste vision, pénible et dégradante : sa mère, affolée par le poison qui fermentait dans la promiscuité des usines de luxure et de meurtre, dans ces cuves humaines, ne gardait plus de retenue. Elle avait eu, chez elle, une scène de jalousie furieuse avec son amant, sans se soucier que sa fille l’entendît ; et Luce avait appris que sa mère était enceinte. Ç’avait été pour elle comme une flétrissure, dont elle était atteinte, dont l’amour tout entier, dont son amour pour Pierre était entaché. C’est pourquoi, lorsque Pierre s’était approché d’elle, elle l’avait repoussé ; elle avait honte d’elle et de lui… Honte de lui ? Pauvre Pierre !…

Il restait là, humilié et n’osant plus bouger. Elle fut prise de remords, sourit au mi-